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Risques liés à l’ajout d’eau au grain après la récolte

La réputation du Canada à titre de fournisseur fiable de grain de qualité supérieure a été soigneusement établie par les producteurs et les compagnies céréalières. L’ajout d’eau au grain après la récolte peut entraîner sa détérioration pendant le transport et le stockage, ce qui peut compromettre la qualité et la salubrité du grain. Nous ne recommandons pas aux producteurs d’ajouter de l’eau au grain après la récolte, avant la livraison, afin de préserver la réputation du Canada à titre de fournisseur fiable de grain de qualité supérieure.

Foire aux questions

  • 1. Quels sont les effets généraux de l’ajout d’eau au grain?

    L’ajout d’eau au grain peut entraîner sa détérioration et peut également dissimuler les véritables caractéristiques du grain, car la teneur en eau ne peut être déterminée avec précision et gérée efficacement lorsque de l’eau est ajoutée au grain après la récolte et avant la livraison à un silo.

    Une teneur en eau accrue favorise par ailleurs la croissance de microbes, de bactéries, de champignons et de moisissures. De plus, si l’eau provient d’une fosse-réservoir, d’un puits ou d’un réservoir de stockage, elle peut contenir et introduire des contaminants. Ceux-ci peuvent :

    • provoquer la détérioration et la dégradation du grain,
    • réduire la qualité du grain,
    • rendre le grain impropre à la consommation humaine ou animale.

    L’ajout d’eau peut présenter des risques supplémentaires pour différents types de grain. Les effets propres au blé, à l’orge, au canola, à la graine de lin et aux légumineuses sont énumérés dans les réponses suivantes.

  • 2. Quels sont les risques liés à l’ajout d’eau au blé?

    L’ajout d’eau au blé peut provoquer une augmentation de la teneur en eau, ce qui peut entraîner la détérioration du blé et générer de la chaleur lorsqu’il est stocké à une teneur en eau supérieure à celle recommandée. Si le blé n’est pas manipulé et stocké correctement, des points chauds de forte humidité peuvent apparaître, ce qui peut entraîner une germination prématurée et, finalement, réduire la qualité du grain. Le blé à forte teneur en eau peut également poser problème aux clients exportateurs dans les climats humides.

    La chaleur et l’humidité supplémentaires peuvent avoir des effets sur la qualité d’utilisation finale, notamment une fonctionnalité réduite lors de la cuisson. Elles peuvent réduire la qualité de mouture du blé en créant des problèmes dans le processus de conditionnement, qui consiste à ajouter une quantité appropriée d’eau au blé afin d’obtenir la teneur en eau souhaitée pour la mouture. En outre, les moisissures peuvent provoquer un noircissement général du blé et avoir une incidence sur la qualité et l’aspect de la farine.

  • 3. Quels sont les risques liés à l’ajout d’eau à l’orge?

    L’eau appliquée extérieurement peut faire germer l’orge. La germination, une fois commencée, provoque des changements irréversibles dans le grain. Les grains prégermés peuvent perdre leur énergie de germination lorsqu’ils sont stockés. Les malteurs exigent un haut niveau de germination de l’orge, généralement avec une énergie de germination d’au moins 95 %.

  • 4. Quels sont les risques liés à l’ajout d’eau au canola?

    Le canola absorbe moins d’eau, de sorte que l’ajout d’eau au canola a souvent pour conséquence que l’eau reste sur la couche extérieure du grain, ce qui favorise le développement de moisissures et de bactéries. L’ajout d’eau peut également entraîner une lente migration de mycotoxines dans la graine, ce qui peut avoir une incidence négative sur le tourteau.

    Pendant le stockage, l’eau à la surface de la graine peut entraîner la germination de la graine, un facteur de classement pour le canola, car elle entraîne une teneur élevée en acides gras libres. De plus, en présence de poches d’humidité importante, la première étape du broyage est moins efficace et conduit à des rendements en huile plus faibles. Les graines humides sont par ailleurs difficiles à décortiquer, ce qui entraîne une baisse du rendement en huile.

  • 5. Quels sont les risques liés à l’ajout d’eau à la graine de lin?

    L’ajout d’eau à la graine de lin entraîne un nombre élevé de bactéries et pose problème pour la mouture et le stockage. Une oxydation se produit, et les graines rancissent facilement.

    Le lin alimentaire fait l’objet de caractéristiques très strictes en matière d’apparence, de couleur et de qualité. Si l’on ajoute de l’eau au lin, les graines sont moins susceptibles d’être sélectionnées et classées comme lin alimentaire. Le broyage des graines de lin lorsqu’elles sont humides risque par ailleurs de réduire le rendement en huile, et l’huile peut avoir une teneur plus élevée en acides gras libres.

  • 6. Quels sont les risques liés à l’ajout d’eau aux légumineuses?

    L’ajout d’eau aux légumineuses a une incidence sur la durée de stockage et peut entraîner la germination pendant le stockage, ce qui a des répercussions sur la qualité des légumineuses. Les légumineuses ne peuvent être stockées longtemps si leur teneur en eau est supérieure au niveau recommandé pour le stockage.

    L’ajout d’eau influe aussi sur le processus de broyage à sec pour la séparation des farines de légumineuses en concentrés de protéines et d’amidon. Il peut en outre provoquer le plissement des graines de légumineuses.

  • 7. Pourquoi certaines personnes choisissent-elles d’ajouter de l’eau au grain?

    Quelqu’un peut ajouter de l’eau au grain pour augmenter le poids et la teneur en eau de son grain à la livraison. De nombreux effets secondaires négatifs peuvent s’ensuivre et compromettre la salubrité du grain et sa qualité d’utilisation finale. Nous ne recommandons pas aux producteurs d’ajouter de l’eau au grain après la récolte, avant la livraison, afin de préserver la réputation du Canada à titre de fournisseur fiable de grain de qualité supérieure.

  • 8. L’ajout d’eau au grain est-il illégal? Quel est le rôle de la Commission canadienne des grains dans la réglementation de cette pratique?

    Bien que la Loi sur les grains du Canada n’interdise pas explicitement l’ajout d’eau au grain, plusieurs articles s’appliquent aux exploitants de silos à grain et aux producteurs :

    • en vertu de l’article 58, l’exploitant d’une installation n’est pas tenu d’y recevoir du grain avarié ou fort susceptible de le devenir;
      • l’ajout d’eau au grain peut provoquer la détérioration du grain;
    • en vertu du paragraphe 104c), il est interdit à l’exploitant d’une installation de recevoir du grain infesté ou contaminé;
      • l’ajout d’eau au grain peut provoquer la détérioration du grain, son infestation ou sa contamination;
    • le paragraphe 105c) interdit aux producteurs d’offrir en vente ou pour stockage ou de soumettre à l’inspection officielle du grain qui a fait l’objet « d’un traitement, d’un mélange ou d’une autre opération visant à cacher ses véritables caractéristiques »;
      • l’ajout d’eau au grain peut cacher ses véritables caractéristiques, car la teneur en eau ne peut être déterminée avec précision lorsque de l’eau est ajoutée au grain;
    • le paragraphe 105d) interdit également aux producteurs de livrer du grain infesté ou contaminé;
      • l’ajout d’eau au grain peut provoquer la détérioration du grain, son infestation ou sa contamination.

    Par conséquent, les exploitants de silos à grain qui déterminent que l’on a ajouté de l’eau au grain peuvent et doivent refuser les livraisons en question.

  • 9. Quelles sont les conséquences si l’on découvre qu’une personne ajoute de l’eau au grain?

    Les exploitants de silos à grain qui déterminent que l’on a ajouté de l’eau au grain peuvent et doivent refuser les livraisons en question.

    Les producteurs qui ajoutent de l’eau au grain peuvent être reconnus coupables d’avoir enfreint les articles 58, 104 et 105 de la Loi sur les grains du Canada.

  • 10. Que puis-je faire si je soupçonne quelqu’un d’avoir ajouté de l’eau au grain?

    Si un exploitant de silo à grain soupçonne avoir reçu une cargaison de grain additionné d’eau, il doit en informer le bureau de la Commission canadienne des grains le plus proche.

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